Christophe Debien
« de nouvelles ambitions pour l’Institut de l’Economie circulaire »

Pour le tout nouveau délégué général de l’Institut de l’Economie circulaire, Christophe Debien, la transition vers l’économie circulaire doit coupler ambitions internationales, stratégies territoriales ou d’entreprises et communication auprès du grand public.

Vous avez été nommé délégué général de l’Institut de l’Economie circulaire en avril 2017. Quelle est votre feuille de route ?

Mon objectif est notamment d’impulser une nouvelle dynamique en termes de notoriété et d’accompagner le développement stratégique de l’Institut afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle d’acteur de référence en France. Cette promotion de l’économie circulaire relève de trois grands axes : communiquer davantage auprès du grand public, élaborer des travaux de plus grande amplitude, à l’usage des entreprises et des territoires, et faire du modèle français un exemple à suivre pour l’ensemble des pays européens. Mais la première des priorités est bien de faire de la pédagogie autour du sens même de l’expression économie circulaire, encore trop méconnu de nos concitoyens.

La plate-forme www.economiecirculaire.org entre-t-elle dans cette nouvelle stratégie de communication ?

En effet. Avec le CIRIDD (Centre International de Ressources et d’Innovation pour le Développement Durable) et le soutien de l’ADEME et du Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, nous avons créé cette plate-forme dédiée à l’ensemble des acteurs de l’économie circulaire et totalement ouverte d’accès. Elle s’adresse à tous (citoyens, entrepreneurs, collectivités, grandes entreprises…) et facilite la mise en réseau par le biais d’espaces collaboratifs. Elle permet notamment aux porteurs de projets d’échanger leurs expériences et d’accéder à l’ensemble des outils existants sur le sujet. Les champs d’action sont nombreux et variés, tels que l’écologie industrielle et territoriale, l’éco-conception, le réemploi et la réutilisation ou encore l’économie de fonctionnalité.

Comment l’Institut se travaille-t-il concrètement aujourd’hui ?

C’est une association nationale muti-acteurs qui réunit des femmes et des hommes d’horizons très divers : responsables politiques, dirigeants d’entreprise, experts, universitaires pluridisciplinaires, collectivités. Les adhérents sont environ 200 et leur nombre est en constante augmentation. Pour alimenter leurs réflexions et les assister dans la mise en œuvre de leurs projets, nos différentes commissions et groupes de travail publient régulièrement des études sur des sujets variés allant de la réutilisation des eaux usées aux biocarburants, en passant par la fiscalité verte ou les monnaies complémentaires. Nous nous sommes également attelés à concevoir un benchmark sur les politiques des autres pays, dans le cadre de cette volonté de leadership européen qui est la nôtre.

Le 18 avril dernier, vous avez signé une convention pluriannuelle avec la Métropole du Grand Paris. En quoi consiste-t-elle ?

Nous avons pour ambition de valoriser les initiatives qui émergent des territoires, lesquels sont en prise directe avec les entreprises et les industriels. De son côté, le Grand Paris se veut à l’avant-garde de la transition en cours vers l’économie circulaire. L’Institut organisera notamment des formations pour un groupe de travail d’élus et animera deux groupes de travail thématiques, portant respectivement sur la commande publique et sur l’agriculture urbaine. Il apportera également son appui par la mise en place d’un comité d’experts français et internationaux pour conseiller la métropole sur les thématiques de l’économie circulaire. Avec quelques millions d’habitants et d’entreprises, ce partenariat envoie un signal fort. D’autres pourraient suivre pour conforter la place de la France, déjà en avance sur ces questions, comme un des leaders mondiaux de l’économie circulaire.

Innovation économique et sociale