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La croissance verte, une stratégie gagnante

Les entreprises doivent à la fois développer leur activité, génératrice de croissance économique et d’emplois, et prendre en compte les enjeux environnementaux. L’ADEME les accompagne avec des outils et des financements adaptés à leurs besoins.
Depuis 1930, la population de notre planète a plus que triplé et devrait encore être multipliée par 1,5 d’ici la fin du siècle. Les prélèvements de biomasse, d’énergies fossiles et de minerais ont été multipliés par dix en un siècle. Au rythme actuel, cette consommation sera encore multipliée par deux d’ici 2050. Les conséquences sont multiples : dégradation des sols et modification de leurs usages, augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, responsable du dérèglement climatique, difficulté d’accès à une eau de qualité ou en quantité dans de nombreux pays y compris développés, extinction de nombreuses espèces naturelles. Au cours des dernières années, le regard des décideurs sur les questions d’environnement et de durabilité s’est nécessairement modifié. Les contraintes liées à l’accroissement et à la volatilité des prix de l’énergie et des matières, ainsi qu’aux réglementations environnementales sont progressivement devenues des arguments pour aborder la nécessaire transition vers des systèmes de production plus durables.
Que la transition énergétique soit une opportunité de croissance économique et de création d’emplois, l’ADEME en est convaincue depuis longtemps. Elle a évalué que le développement des filières d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique se traduirait par une progression du PIB de près de 4%, la création de l’ordre de 900.000 emplois et une augmentation du pouvoir d’achat des ménages d’ici à 2050. Aller vers une économie décarbonée implique de stimuler l’innovation et les investissements, avec des dispositifs adaptés, tels que le Programme d’Investissements d’avenir. En 2016, ce sont par exemple 175 petites entreprises qui ont été soutenues via les Initiatives PME, permettant d’avancer vers la technologie de demain et de générer des emplois. Les soutiens financiers ont également concerné les jeunes pousses comme les grandes entreprises françaises, sur des sujets aussi divers que l’efficacité énergétique, la production d’énergies renouvelables, l’économie circulaire, les réseaux électriques intelligents ou encore la mobilité.
Vers une économie de la fonctionnalité
Quel que soit son secteur d’activité, chaque acteur économique peut réduire son impact environnemental en essayant d’optimiser et/ou de valoriser les flux (matières, énergies,…) qu’il emploie et qu’il génère. Pour les entreprises, la recherche d’une économie de matière première est en général gagnant-gagnant : gagnant pour sa profitabilité comme pour l’environnement. Des entreprises vont encore plus loin en changeant leur modèle économique, vendant un service plutôt qu’un bien. De nombreuses entreprises (PME ou multinationales) appréhendent désormais le développement durable comme une véritable opportunité et cherchent à l’intégrer dans leur stratégie globale. Ce modèle, encore émergent, d’ « économie de la fonctionnalité » ne demande qu’à être développé. Il s’agit à la fois de minimiser les impacts sociaux et environnementaux associés à la fabrication, à l’utilisation et à la fin de vie de leurs produits et services et d’entraîner avec elles l’ensemble de leur écosystème (clients, fournisseurs, collaborateurs internes…). La fabrication de produits à faible consommation d’énergie et dotés d’une durée de vie plus longue conduit logiquement à moins émettre de gaz à effet de serre. De même, des comportements d’achats plus raisonnés (faire durer les biens, acheter des produits de seconde main par exemple) ou le recours au partage induisent aussi une réduction des émissions affectant le climat. Le recyclage des matières premières est plus économe en énergie – et donc en émissions – que la fabrication de cette même matière à partir de ressources naturelles. Ainsi le recyclage d’une tonne d’acier ou d’une tonne de plastique permet de diminuer les rejets de près de deux tonnes d’équivalent CO2. Pour l’aluminium, ce sont plus de neuf tonnes de CO2 qui sont économisées grâce au recyclage.
Des territoires en pointe
Au plan national, au travers du projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, la France positionne la lutte contre le changement climatique et l’économie circulaire au cœur de ses politiques économiques et environnementales. L’objectif d’augmenter, au travers d’une stratégie d’économie circulaire actualisée tous les cinq ans, la productivité des ressources (rapport entre le PIB et le tonnage de matières premières) de 30% entre 2010 et 2030, associé à la diminution de la consommation par habitant, constitue un outil déterminant de l’évolution de notre société vers une économie circulaire et sobre en carbone. Territoires à énergie positive pour la croissance verte, territoires zéro déchets zéro gaspillage, appels à projets sur l’économie circulaire : les initiatives se multiplient pour développer localement une économie plus efficace et moins sensible à la disponibilité des ressources et aux fluctuations des cours des matières premières. Pour que la transition énergétique s’ancre dans les territoires, l’ADEME les accompagne d’ailleurs dans leurs nouvelles compétences dans l’énergie et l’économie circulaire, avec la signature des premiers contrats d’objectifs de développement régional de l’économie circulaire (CODREC), tout en soutenant les investissements.
